Benoît Mennesson

Carnet de voyage…

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New York, du 13 au 20 août 2011

Je reconnais que je venais à New-York avec des idées un peu préconçues. Genre rues toutes droites, bien quadrillées, alignement de gratte-ciels uniformes. Enfin, une vision un peu caricaturale quoi, tout en me doutant bien que se serait un peu différent. Et j’en ai pris une claque ! Bon, c’est vrai que la plupart des rues sont orientées Nord, Sud, Est, Ouest et que le « block » (pâté de maison, en ricain) diffère rarement sur toute la surface. C’est vrai aussi qu’y a beaucoup de tours sans âme, rectangulaires, vitrées de bas en haut, genre Twin Towers. Mais sinon, entre, faut faire de la place ! Y en a, du néo-classique, du néo-gothique, néo-renaissance. Et ils sont souvent magnifiques, on voit qu’ils ont les moyens… Le plus choquant pour un européen c’est que tous ces styles, de toutes les époques et de toutes les provenances, sont souvent accolés les uns au autres sans transitions logiques, une église gothique qui découpe son décor fleuri en dentelle sur une surface plane vitrée d’un gratte-ciel ; au hasard d’une rue, tomber sur un bâtiment décoré de sculptures d’Égypte ancienne dans un quartier résidentiel. Ce qui est choquant, aussi, c’est que certains bâtiments sont quasiment identiques à ceux qu’on connaît chez nous, genre belle résidence parisienne, même base avec les deux ou trois premiers étages plus travaillés que le reste, et même toiture avec moulures et lucarnes. Sauf qu’entre les deux, y a beaucoup plus d’étages. Je les appelle les girafes, c’est l’impression que ça donne, des bâtiments au long cou. Bref, même si c’est choquant c’est beau, à toutes les rues on tombe sur une belle surprise, et ça donne mal au cou d’ailleurs à force de regarder en l’air… mais New-York, c’est une mosaïque éblouissante ! Et y a aussi toutes ces influences culturelles, le quartier italien et le quartier chinois surtout, où on se croirait vraiment débarquer dans un autre pays. Je me demande même comment ils se sont débrouillés pour qu’y ai pas une seule boutique qui soit pas asiatique dans ce quartier d’une quinzaine de blocs, peut-être plus. En tout cas, pour ce qui est de la France, on a pas à rougir. D’ailleurs, au début je m’amusais à prendre en photo les affiches des magasins comme « Prêt à manger », « Avant-Guard », « Japonese cuisine », « Mardi gras pizza » (?), « New-York Gourmet »… Mais j’ai arrêté tellement y en avait partout. On retrouve aussi pas mal de restaurants, bistros, cafés, boulangeries, etc. tous d’inspiration (plus ou moins lointaine et approximative) française. On les retrouve surtout dans les petits quartiers de West village, Greenwich, SoHo, East village et Lower East Side. On pourrait presque appeler ces quartiers « petite France » à certains endroits. Après bon, j’ai passé ma dernière soirée au « café Jules » (français donc), ils servaient une Jeanlain, la Délirium Tremens et tout le reste des bières américaines, ils servaient du vin mais que des vins bas de gamme genre Buzet (même pas un vin de Bordeaux ! Euh, j’entends de la région de Bordeaux, pas de l’appellation Bordeaux), et le Champagne j’ai pas regardé mais la serveuse en versait souvent une coupe à ses clients favoris (moi elle m’a offert qu’une bière). Sinon à New-York, ce qui est agréable pour un parisien c’est de retrouver un peu ce mode de vie frénétique, ce petit grain de folie un peu partout. On se sent pas dépaysé. La mode new-yorkaise chez les jeunes branchés, décadence bourgeoise, cravate et piercing, et même un revival du style des années 60 ou 70, c’est marrant à voir. Par contre, ce qui est vraiment irritant quand on s’y attend pas, c’est cette habitude de mettre la clim à fond partout. T’arrives dans le métro, il fait super chaud, tu suffoques, t’enlèves ton pull, le métro arrive, tu rentres et tu te pèles, tu remets ton pull, tu sors et rebelote, c’est fatiguant. Aussi, même si les parcs et les petites places sont vraiment super bien aménagées, y manque souvent des bancs un peu partout, qu’on s’attend à trouver de temps en temps normalement. Mais, c’est malin, parce que j’ai remarqué, du coup quand t’en a marre de marcher et que tu veux te faire une petite pause, tu te dit que tu t’arrêterais bien dans un petit café ou dans un fast food. La consommation, toujours la consommation… Et oui, une dernière, les taxes pas incluses dans le prix c’est agaçant, tu sais jamais combien tu vas payer exactement. Moi j’aime bien préparer à l’avance, histoire de gagner du temps et de me débarrasser de ma petite monnaie, là-bas tu peux pas, et encore faut pas oublier le pourboire, beaucoup plus important que par chez nous apparemment. C’est amusant de se faire prendre dans la vie new-yorkaise, et on retrouve pas mal d’images ou de scènes qu’on a déjà vues à la télé. J’ai croisé un convoi à Chinatown pour les funérailles d’un type, important sûrement, peut-être un parrain, avec photos géantes accrochées sur les toits des voitures de luxe. Dans un bar, je sirotais une bière quand une fille me demande « Are you Mike ? ». Elle devait avoir pris un rendez-vous sur un site de rencontres… et si je m’étais fait passer pour Mike ? Ce qui m’a bien fait rire, c’est la sirène des camionnettes d’ambulances, c’est la même que celle qu’y a dans les jeux pour enfants. Du coup, tu fais l’association et quand t’en vois une passer tu t’imagines le mec, au volant, à fond en train d’imiter le bruit du moteur avec se lèvres comme un gamin. Au niveau gastronomique, j’ai essayé un peu de tout, surtout les fast food et street food bien sûr. C’est assez sympa, leur McDo n’a rien à voir avec le nôtre, le burger est carrément meilleur, de loin. On peut manger des salades dans des sortes de bars à salades, ou tu composes toi-même ce que tu veux. Les petites fourgonnettes des street food proposent plein de choses, du hot dog aux raviolis frits chinois, des bretzels aussi bien sûr. J’ai mangé des sushis dans une sorte d’épicerie italienne où ils passaient du Bach à fond. Mais ce que je préférais c’est les formules Burger and Beer, pas trop cher, qu’on trouve souvent dans des pubs ou dans des sortes de minis restos, très new-yorkais, tout en longueur, où on mange sur un bar au tabourets de cuir rouge devant les cuisiniers en sueur qui courent partout. Le seul truc que j’ai pas essayé c’est les bagels, plat juif, sorte de pain en forme de donut et coupé en deux comme un burger avec du saumon en garniture par exemple. Mais la seule boutique que j’ai vu et qui le faisait, affichait sur la porte un gros croissant farci avec je sais plus quoi, fromage et charcuterie sûrement, un truc dégueu, alors j’ai pas pu entrer. Pour conclure, ce qui est certain c’est que pour un urbanophile convaincu, New-York c’est vraiment un truc à faire, t’en ressors pas indemne. Pour un européen, c’est un type de ville complètement différent, on s’y attend pas, on peut essayer de l’imaginer mais au final c’est quand tu l’as devant les yeux que tu réalises que t’as jamais vu ça. Et puis à New-York, y a cette même effervescence culturelle qu’à Paris, ça se ressent, en tout cas moi je m’y suis senti vraiment bien. Si c’était plus simple, c’est sûr, j’aimerais pouvoir dire qu’un jour j’irais peut-être y vivre quelque temps. Enfin, y me reste encore plein de choses à voir ailleurs alors…


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